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Sonnette d’alarme : La plupart des organismes de bienfaisance canadiens n’ont pas de plan stratégique numérique

Au cours des dernières années, les progrès technologiques et les défis d’adaptation générés par la pandémie de COVID-19 ont entraîné une adoption rapide des technologies numériques essentielles au maintien des opérations et à l’élargissement de la portée du secteur caritatif. Contribuant à un nombre croissant de recherches sur cette question, le PCPOB a récemment mené une enquête pour explorer comment les organismes de bienfaisance canadiens intègrent ces nouveaux outils dans leurs pratiques quotidiennes. Malgré des obstacles tels que l’augmentation du coût de la vie et les crises mondiales, nos résultats révèlent un engagement envers l’intégration numérique parmi les organismes de bienfaisance, bien que plusieurs d’entre eux n’aient toujours pas de stratégie numérique complète.

L’état actuel de l’adoption des technologies

La reconnaissance du rôle essentiel des outils numériques dans le secteur caritatif s’est renforcée ces dernières années. Le Rapport sur les compétences numériques 2023 de CanaDon indique une plus grande sensibilisation des organismes de bienfaisance aux risques importants de négliger les solutions numériques, comparativement au même sondage mené en 2021. Le rapport de 2021 révélait que plus de la moitié des organismes de bienfaisance avaient déjà intégré la technologie numérique dans leurs activités quotidiennes ou avaient établi des plans et des budgets spécifiques pour le faire.

Nos résultats reflètent un changement similaire dans la perspective des organismes de bienfaisance : près de la moitié de nos répondant.e.s (48 %) ont augmenté leur investissement dans les ressources numériques, et 45 % ont développé une compréhension plus approfondie des avantages que ces technologies apportent. Une grande majorité des organismes de bienfaisance utilisent modérément ces outils (62 %) ou explorent leurs options (16 %). Cependant, il ne s’agit que d’une intégration partielle, puisque seulement 17 % des organismes de bienfaisance adoptent pleinement les technologies et les outils numériques disponibles.

L’écart critique : près de 90 % des organismes de bienfaisance canadiens n’ont pas de stratégie numérique

Malgré des signes d’évolution positive, notre enquête indique que de nombreuses organisations caritatives ont encore du mal à utiliser efficacement les technologies numériques. Seulement 28 % d’entre elles ont donné la priorité aux outils numériques au sein de leur organisme ou ont accru leur confiance dans l’utilisation de ces technologies. De plus, seulement 27 % des organismes de bienfaisance font état d’un soutien accru de la part des dirigeants à l’égard des initiatives numériques. Fait inquiétant, seulement 11 % des organismes ont élaboré un plan stratégique numérique, ce qui fait que près de 90 % d’entre eux n’ont pas de stratégie globale pour l’adoption des technologies numériques. À titre de comparaison, au Royaume-Uni, environ 50 % des organismes de bienfaisance disposent de tels plans, mais même ce pourcentage plus élevé est considéré comme insuffisant.

Laura Stanley, de UK Charity Digital, souligne que l’absence de stratégie initiale peut faire échouer jusqu’à 70 % des efforts de transformation numérique. Katie Gibson et Marc-André Delorme, experts en technologie et politique numériques pour les organisations caritatives, ont également souligné récemment dans le Philanthropic Journal que les initiatives numériques mal planifiées entraînent souvent un gaspillage de ressources.

Principaux obstacles à l’adoption des technologies

Les commentaires ouverts de notre enquête donnent un aperçu des multiples difficultés rencontrées dans l’adoption de la technologie numérique.

Les deux obstacles les plus souvent cités sont les contraintes de ressources – en particulier le temps et le financement – et les lacunes en matière de compétences. Ces résultats correspondent à ceux du Rapport sur les compétences numériques 2023 de CanaDon et du Rapport sur les voix du secteur 2022 d’Imagine Canada. Les organismes de bienfaisance soulignent constamment le besoin d’avoir plus de temps et de financement pour couvrir les coûts numériques essentiels, y compris la dotation en personnel et le développement des compétences. Ce problème est particulièrement aigu pour les organismes de bienfaisance de petite taille ou dirigés par des bénévoles :

“Small non-profits really have little funds, people, time or access to digital technology. Ideas are few on how such technology can help a small organization and how to integrate them into existing activities.” 

Nous n’avons pas de personnel spécialisé en technologie. Il nous faut suivre des formations pour apprendre et choisir les logiciels.

It’s hard for us to find skilled staff, and even harder, skilled staff who can adapt to new technologies.

In a volunteer-run and supported organization, no one seems to fully understand what a digital transformation could do for the organization in support of its mandate.

Les organismes de bienfaisance soulignent également que le soutien externe, y compris de la part des bailleurs de fonds, du gouvernement ou de spécialistes externes, est un défi majeur auquel ils sont confrontés dans leurs efforts de transformation numérique. De nombreux panélistes ont exprimé leur frustration face à la difficulté d’obtenir un financement pour les initiatives numériques, le gouvernement et les agences de financement ne suivant souvent pas le rythme des besoins du secteur en matière de technologie et de logiciels mis à jour :

Government reporting databases that don’t allow uploads or sync with sector operating tools requiring duplication of data entry is a frustration. Annual reporting to the Provincial that does not retain last years data which also means duplication. So while we have progressed the Province and funders have not.

Our funders also do not let us purchase hardware for administrative use within the equipment grants (although equipment support is being discontinued anyway).

Conclusion

En fin de compte, l’adoption des technologies dépend de la vision et de la volonté des organisations. Les organisations caritatives doivent s’engager activement dans ce processus et relever les nombreux défis qui y sont associés. Ce faisant, un élément clé – un plan stratégique numérique réalisable – est essentiel à la réussite. Le fait que près de 90 % des organismes de bienfaisance canadiens ne semblent pas disposer d’un tel plan est une préoccupation alarmante.

Auteur

Nguyen, Thi Kim Quy

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Note : Certaines réponses des participants ont été traduites du français à l’anglais.

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