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Les organisations caritatives font des pieds et des mains pour maintenir leur croissance

Le secteur caritatif canadien est confronté à des défis croissants alors que l’économie, les taux d’intérêt et l’inflation restent sous étroite surveillance. La crise du coût de la vie est devenue une crise du coût des dons, les organismes de bienfaisance s’efforçant de répondre à une demande accrue malgré des revenus réduits. C’est dans ce contexte que nous avons récemment mené notre deuxième enquête annuelle sur la santé financière des organismes de bienfaisance canadiens, en sollicitant l’opinion des leaders du secteur afin de tirer parti des enseignements de l’année dernière. Plus de 850 organismes de bienfaisance ont participé cette année, dépassant le taux de réponse de l’année dernière (625 réponses) et améliorant notre compréhension de la pensée financière et des tendances en matière de collecte de fonds.  Les résultats de notre enquête révèlent que les organismes de bienfaisance sont toujours confrontés à des perspectives financières mitigées et qu’ils s’efforcent davantage de maintenir leur santé financière grâce à des méthodes de revenus non traditionnelles.

Les perspectives financières des organismes caritatifs restent mitigées

Les répondant.e.s à notre enquête ont indiqué des perspectives financières mitigées pour les organismes de bienfaisance. Plus précisément, nous avons demandé aux répondants de prédire comment ils s’attendent à ce que la situation financière ou la santé de leur organisme évolue au cours des prochains mois (période de six mois pour l’année dernière, et d’un an pour cette année). Les tendances générales indiquent des perspectives mitigées, reflétant une incertitude accrue et un optimisme prudent. Plus précisément, bien que la majorité des organisations s’attendent toujours à la stabilité, ce chiffre a diminué de 61 % en juin 2023 à 53 % en juin 2024. Entre-temps, l’optimisme quant à une amélioration est passé de 20 % à 25 %, et l’inquiétude quant à un déclin potentiel est passée de 16 % à 18 %. 

Une évolution notable vers des stratégies de revenu non traditionnelles et une diversification des revenus

Par rapport à l’année dernière, on constate des améliorations et des tendances positives dans certaines sources de revenus non traditionnelles en 2024. Notamment, la collecte de fonds basée sur des événements a connu une nette amélioration, avec moins d’organisations déclarant des baisses (passant de 22 % à 17 %) et une augmentation de celles déclarant une croissance. Les revenus d’investissement ont connu un changement positif substantiel, avec un pourcentage plus élevé d’organisations déclarant des augmentations (27 % contre 19 % en 2023). Les « autres sources de revenus » ont également connu une évolution positive significative, avec un plus grand nombre d’organisations déclarant des augmentations et un plus faible nombre déclarant des diminutions. Les dons individuels ont connu une légère amélioration, se maintenant à un niveau stable avec des augmentations mineures. Par ailleurs, le financement des fondations, le financement gouvernemental et les cotisations des membres ont connu une certaine baisse de croissance par rapport à 2023. Ces tendances suggèrent que les organismes de bienfaisance diversifient leurs sources de revenus et s’efforcent de générer des revenus de façon indépendante plutôt que de compter uniquement sur les méthodes de financement traditionnelles telles que les subventions gouvernementales et les dons.


Les organisations caritatives éprouvent des difficultés à se concentrer sur la croissance en raison de ressources limitées et des défis économiques auxquels le secteur dans son ensemble est confronté. En outre, la réduction du financement gouvernemental après l’affaire COVID a fait que beaucoup d’entre elles ont du mal à se concentrer sur la croissance de leurs revenus. Selon les termes de nos répondants, « nous devons travailler plus dur pour augmenter nos revenus » :

« Nous devons travailler plus dur pour augmenter nos sources de revenus combinées afin de soutenir les opérations et la croissance de l’organisation, mais nos ressources actuelles ne nous permettent pas de nous concentrer sur la croissance des revenus » .

« La collecte de fonds auprès de la communauté n’est même plus une option – personne n’a de liquidités supplémentaires, y compris les entreprises locales. Nous recevons généralement des fonds supplémentaires de nos entreprises donatrices ou des fondations qui nous soutiennent depuis longtemps » .

« Le financement gouvernemental a beaucoup augmenté avec le financement supplémentaire du covid, mais tout cela a disparu maintenant, laissant les organisations dans l’embarras pour soutenir la croissance » .

Conclusion

Les résultats de notre enquête ont montré que les organismes de bienfaisance font des pieds et des mains pour maintenir leur croissance grâce à des stratégies de revenus diversifiées dans un contexte de difficultés économiques et de demandes de services accrues. Toutefois, si cette évolution témoigne de leur résilience et de leur sens de l’innovation, l’essor de stratégies de type commercial pourrait également détourner l’attention de leurs missions essentielles et peser sur leurs ressources.

Auteur

Nguyen, Thi Kim Quy

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