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Effets d’entraînement : les organismes de bienfaisance canadiens se préparent à faire face aux répercussions politiques et économiques

August 29, 2025

Time to read: 4 minutes

Lorsque nous avons interrogé plus de 1 000 organismes de bienfaisance canadiens en mars 2025 sur l’impact du paysage politique américain, après le retour de Donald Trump à la présidence, sur leur travail, les réponses reflétaient une inquiétude précoce et une attente anxieuse d’un ralentissement économique (PCPOB 3.03.06). En l’espace de quelques mois, le Canada a déjà été confronté à une vague de droits de douane américains et a pris des mesures de rétorsion en réponse. Pour de nombreux organismes de bienfaisance, ce qui semblait autrefois imminent est désormais à leur porte.

Ce blog revient sur les réponses à l’enquête de mars à la lumière de l’escalade des tensions actuelles. Il ne s’agit pas seulement d’une rétrospective, mais plutôt d’un rappel de la façon dont les changements géopolitiques se répercutent sur le secteur caritatif.

Principales préoccupations : pressions financières, défis liés à la programmation et perturbations transfrontalières

Trois quarts des organismes de bienfaisance canadiens ont déclaré que le climat politique avait une incidence sur leur travail, dans une certaine mesure (52 %) ou de manière significative (22 %). Les principales préoccupations comprennent les difficultés financières, les défis liés à la prestation de services et aux clients, ainsi que les perturbations transfrontalières dans les chaînes d’approvisionnement et la collaboration.

Parmi toutes les réponses, les difficultés financières ressortent le plus nettement, des centaines d’organismes de bienfaisance anticipant des répercussions importantes liées aux droits de douane américains et à la volatilité économique. Beaucoup s’attendent à une baisse des dons et des contributions des entreprises en raison de l’inflation, des pertes d’emploi et de l’inquiétude des donateurs. La hausse des coûts des denrées alimentaires et des matériaux, des fournitures pour les opérations quotidiennes et des projets d’investissement oblige les organismes de bienfaisance à revoir leurs budgets. Certaines ont fait remarquer que « les gens gardent leur argent », tandis que d’autres craignent des réductions de financement, les gouvernements déplaçant leurs priorités loin des arts ou des services sociaux. L’imprévisibilité des marchés affecte également les dons importants, les investisseurs étant nerveux et disposant de moins d’argent à donner.

Sentiment accru d’anxiété, de polarisation et d’isolement

Ce qui ressortait le plus était le ton émotionnel : un sentiment omniprésent d’anxiété, de polarisation et de repli croissant qui s’installe dans le secteur caritatif canadien.

De nombreux répondants ont évoqué une « anxiété accrue », un « sentiment général d’insécurité » et une « augmentation de la détresse » qui touchent à la fois les clients et les membres de l’équipe. Plusieurs ont évoqué leurs craintes de récession, de licenciements et d’inflation, mettant en garde contre les turbulences économiques et les réactions du public fondées sur la peur qui pourraient entraîner une diminution du financement et des ressources pour le secteur. D’autres ont fait remarquer que la division et la polarisation affectent non seulement la confiance du public et la santé mentale, mais favorisent également l’émergence de points de vue plus conservateurs dans la politique canadienne, menaçant les efforts d’inclusion et modifiant les priorités philanthropiques.

  • “Everyone is frightened—they just disguise it as worry or disbelief.”
  • “Les gens vivent beaucoup plus d’insécurité. Ils sont anxieux et le moral n’est pas là”

Beaucoup ont fait remarquer qu’en raison des perturbations transfrontalières dans les chaînes d’approvisionnement, ils sont contraints de trouver d’autres sources d’approvisionnement pour les marchandises importées des États-Unis et d’envisager de « n’utiliser que des services/produits canadiens ou non américains ». D’autres ont suspendu leurs partenariats, annulé leurs tournées ou décidé de ne plus se rendre à des conférences aux États-Unis, tandis que certains ont averti que la polarisation politique détruisait la confiance et la communauté entre les affiliés canadiens et américains.

Les organisations caritatives prospèrent grâce à la solidarité, pas à l’isolement

Dans les moments d’incertitude, il est tentant de se replier sur soi-même. Mais comme le souligne Tasha Van Vlack, stratège canadienne dans le domaine caritatif, l’isolement n’est pas la solution. Sa suggestion de « renforcer notre solidité et notre solidarité sans perdre pied », accompagnée d’arguments réfléchis, offre une voie à suivre pleine de sens. Les organismes caritatifs canadiens peuvent investir dans le leadership et la résilience locaux tout en restant ouverts au dialogue transfrontalier. En effet, les défis tels que la polarisation, les tensions économiques et l’érosion des valeurs démocratiques ne sont pas limités par la géographie, tout comme les solutions. Dans un contexte de tensions croissantes, la force de notre secteur ne réside pas dans le repli sur soi, mais dans la connexion.

Auteur

Nguyen, Thi Kim Quy

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