La demande croissante de maîtrise des données et d’IA dans les organisations caritatives
Après la transformation numérique massive ayant eu cours pendant la pandémie, le paysage des organisations caritatives a évolué de façon drastique. En juin 2024, le Projet Canada Perspectives des Organismes de Bienfaisance (PCPOB) a examiné de près l’état actuel et les besoins futurs en matière de logiciels et de compétences numériques au sein du secteur. Malgré une base solide de compétences numériques de base, notre enquête révèle que le secteur caritatif présente des faiblesses importantes dans des compétences spécialisées telles que la gestion des données. Il y a également une forte demande émergente pour la maîtrise des données et les capacités d’IA dans un avenir proche.
Des bases solides, des lacunes importantes en matière de compétences
Notre enquête révèle que la plupart des organismes de bienfaisance ont de solides bases numériques, la quasi-totalité des répondant.e.s estimant que les compétences de leur organisme sont excellentes (64 %) ou passables (33 %) dans l’utilisation d’outils essentiels tels que le courriel et l’appel vidéo. En outre, les organismes de bienfaisance ont déclaré disposer de solides capacités de travail à distance, 45 % d’entre eux estimant que leurs compétences sont excellentes et 41 % qu’elles sont passables. Cependant, des lacunes sont apparues dans des domaines essentiels à la recherche et à l’évaluation. Un tiers des personnes interrogées ont fait état de faibles compétences en matière de recherche sur les utilisateurs et sur l’utilisation d’outils numériques pour le suivi et l’évaluation. Les compétences en matière de données ont également constitué un défi : environ 25 % des organisations ont estimé que leurs compétences en matière de collecte, de gestion et d’analyse des données étaient médiocres, et 23 % ont indiqué qu’elles avaient des difficultés similaires à utiliser les données pour éclairer la stratégie et la prise de décision.
Tirer parti de diverses plateformes numériques pour plus d’efficacité
Les organismes caritatifs adoptent activement une variété de technologies pour améliorer leur efficacité opérationnelle et leur rayonnement. Alors que les outils de base tels que le courrier électronique et les logiciels de gestion de documents (par exemple, Microsoft Office, Google Workspace) sont essentiels pour les opérations quotidiennes, notre enquête révèle l’adoption substantielle de plateformes plus sophistiquées, y compris des outils tels que Keela, Trello, Slack et QuickBooks, pour la gestion de projets, la gestion de la relation client et les besoins sectoriels spécifiques. Voici un résumé des principaux outils utilisés par les organismes caritatifs, basé sur 3 061 références codées à partir de 745 réponses en texte libre :
| Catégorie de logiciels | Nombre de références | Exemples |
| Outils de productivité bureautique | 773 | Microsoft Office, Google Workspace |
| Collecte de fonds et gestion des donateurs | 444 | CanadaHelps, Salesforce, DonorPerfect, Keela, Zeffy, Raiser’s Edge |
| Communication | 432 | Zoom, Microsoft Teams, Slack, WhatsApp |
| Logiciels de finance et de paiement | 239 | QuickBooks, Sage, Square, PayPal |
| Gestion de projets ou de tâches | 124 | Asana, Trello, Miro, Smartsheet |
| Gestion des données et sécurité | 104 | SurveyMonkey, Google Forms, JotForm, Microsoft Forms |
| Gestion du personnel et des bénévoles | 78 | Better Impact, ADP, Agendrix, Volunteer Impact |
| Gestion des subventions | 17 | Grant Advance, Grant Connect, Foundation Search, Pocketed |
| Automatisation et intégration des systèmes | 9 | Zapier, Omatic |
| Médias sociaux | 258 | Facebook, Instagram, Twitter/X, YouTube; Hootsuite, Buffer |
| Marketing et engagement | 130 | Mailchimp, Constant Contact, CyberImpact, HubSpot |
| Édition graphique et numérique | 129 | Canva, Adobe Suite, Photoshop, InDesign |
| Gestion de sites web | 93 | WordPress, Wix, Squarespace, GoDaddy |
| Logiciels spécialisés | 207 | e.g., Planning Center, Theater Manager, Hestia, Link2Feed |
Un besoin croissant de gestion des données et d’intégration de l’IA
Sur 679 réponses en texte libre, les principaux besoins émergents identifiés pour les 3 à 5 prochaines années sont la collecte de fonds et la gestion de la relation client, le marketing numérique, la maîtrise et la gestion des données, et l’intégration de l’IA. Bien que les besoins en matière de collecte de fonds et de gestion de la relation client aient été anticipés, une demande claire émerge pour une meilleure maîtrise des données et des capacités d’IA afin de rationaliser la gestion des donateurs et d’automatiser les tâches opérationnelles. En outre, les plateformes numériques intégrées suscitent un intérêt croissant, les organismes de bienfaisance exprimant le besoin de solutions centralisées capables de tout gérer, du suivi des membres et des finances à la communication et à la sensibilisation.
« Comprendre l’IA, la cybersécurité et la continuité des activités, développer la maîtrise des données dans l’ensemble de l’organisation. »
« Automatisation des tâches – automatisation accrue du processus d’émission des reçus, de la maintenance du site web, de la gestion des stocks, etc. ; Analyse des données – utilisation des informations collectées pour prédire les besoins futurs et mieux comprendre les clients ; Gestion des médias sociaux – croissance de l’audience en ligne, atteinte des non-membres, promotion des événements et des initiatives, etc. »
« Une plateforme numérique intégrée basée sur le cloud qui nous permette de gérer les adhésions, les subventions, les dons, le traitement/suivi financier et les communications en une seule plateforme. Cela n’existe pas – et nous aimerions bien que ce soit le cas ! »
Conclusion
Notre enquête montre que si la numérisation transforme le secteur caritatif, les petites associations trouvent souvent que les outils de base sont suffisants pour répondre à leurs besoins. Cependant, comme la collecte de fonds numérique et la gestion des données deviennent de plus en plus essentielles, les organismes caritatifs auront besoin de compétences numériques plus solides et du soutien du gouvernement, des donateurs et de la communauté au sens large pour conduire le changement à partir de la base. Répondre à ces besoins ouvrira la voie à un secteur plus résilient et mieux informé sur les données.
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