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La taille et/ou l’âge des organismes ont-ils de l’importance ? Décrire les caractéristiques démographiques des organismes de bienfaisance

Comment la taille et/ou l’âge d’un organisme de bienfaisance influencent-ils ses besoins et les défis à relever ? Pour bien comprendre les nuances et soutenir adéquatement le paysage diversifié des organismes de bienfaisance au Canada, des données qui nous permettent d’effectuer des analyses plus approfondies sont nécessaires. Cependant, il n’est pas facile de s’entendre sur ce que devraient être ces mesures et ces fourchettes. Le Projet Canada Perspectives des Organismes de Bienfaisance (PCPOB) examine les nuances de l’évaluation des organismes de bienfaisance en fonction de leur taille et de leur âge, en utilisant les données fournies par l’Agence du revenu du Canada (ARC) et en analysant les réponses au sondage de nos organismes de bienfaisance participants.

Définir la taille et l’âge

La taille et/ou l’âge sont des dimensions à multiples facettes qui fournissent un contexte précieux lors de l’évaluation des organismes de bienfaisance. Pour classer ceux qui participent au PCPOB en fonction de leur taille, nous nous appuyons sur les données de l’ARC, en nous concentrant principalement sur les dépenses totales telles que déclarées dans les formulaires T3010. Ce paramètre offre une mesure tangible de la portée financière et de la capacité opérationnelle d’un organisme de bienfaisance. Lorsque les revenus sont plus volatiles d’une année à l’autre, les dépenses fournissent un indicateur plus stable des engagements et des activités en cours d’un organisme de bienfaisance.

L’âge, quant à lui, reflète la durée « officielle » de l’existence d’un organisme de bienfaisance. Bien que les dossiers de l’ARC indiquent généralement la date de constitution, il existe des exceptions pouvant compliquer la détermination précise de l’âge d’un organisme. Néanmoins, il est essentiel de comprendre si une organisation caritative est une initiative récente ou une institution de longue date pour évaluer ses besoins et ses défis potentiels.

Pourquoi est-ce si difficile ?

Malgré la richesse des informations disponibles dans les dossiers de l’ARC, plusieurs défis doivent être relevés lors de l’analyse des organismes de bienfaisance en fonction de leur taille et/ou de leur âge. Tout d’abord, l’accès aux données financières les plus récentes est retardé, car l’ARC traite et publie les déclarations T3010 plus d’un an après avoir été remplies. Ce délai est dû au temps nécessaire pour saisir les déclarations reçues par l’ARC et aussi au fait que certains organismes de bienfaisance peuvent produire une nouvelle déclaration au cours de l’année en apportant des modifications à leurs données financières. Cependant, ce délai explique pourquoi nous ne pouvons pas accéder aux renseignements T3010 complets de 2022 pour notre analyse des répondants au sondage de 2023. Nous nous appuierons plutôt sur les déclarations de 2021 de l’ARC pour notre analyse jusqu’à ce que des données plus récentes soient disponibles.

Deuxièmement, les dossiers incomplets et les cas de doublons compliquent encore l’interprétation des données. Il n’est pas rare de trouver la même organisation plusieurs fois dans la base de données publique de l’ARC, car les « mises à jour » des organismes de bienfaisance sont ajoutées comme une nouvelle entrée. Cela nécessite des efforts de validation et de réconciliation de la part de notre équipe de recherche. En outre, les erreurs de déclaration, qu’elles soient dues à des inexactitudes dans le remplissage des formulaires ou à des erreurs de saisie des données, peuvent affecter l’exactitude des enregistrements inscriptions dans les dossiers. Notre équipe met tout en œuvre pour examiner et réconcilier les erreurs avec diligence.

Qu’en est-il de la taille et de l’âge ?

Il n’existe pas de consensus clair sur ce qui constitue une petite organisation ou une organisation plus ancienne. La communication de l’âge ou du budget exact pourrait également porter atteinte à la confidentialité convenue avec les participant-e-s à l’enquête, car il serait alors possible de savoir quelles organisations caritatives ont répondu à nos enquêtes en exploitant ces attributs précis des données d’identification. Que pouvons-nous faire si nous voulons explorer les données tout en respectant nos obligations éthiques ? Une approche consisterait à analyser les données de la population, c’est-à-dire toutes les organisations à partir desquelles notre échantillon aléatoire a été recruté, afin de comprendre la distribution des données et de créer des catégories de « filtrage ». Par exemple, nous avons constaté que la population canadienne des organismes de bienfaisance inscrits (à l’exclusion des écoles, des universités, des hôpitaux et des lieux de culte, par exemple) pour le projet PCPOB se compose des catégories d’âge et de taille suivantes :

Dépenses des groupes caritatifsNombre d’associations caritativesNombre de participants au PCPOB à partir de 2023
$1-$11,661637941
$11,662-$61,529637855
$61,530-$229,1336378160
$229,134-$791,4216378277
$791,421-$4,690,000,0006378404
Âge des groupes caritatifsNombre d’associations caritativesNombre de participants au PCPOB à partir de 2023
1-15 ans7045105
16-24 ans606999
25-32 ans6364128
33-41 ans6191272
42-57 ans6198333

Il n’y a pas de solution parfaite, il ne peut y avoir que des approches transparentes. En créant ces cinq catégories distinctes basées sur les données réelles dont nous disposons sur notre population étudiée, nous pouvons évaluer la validité de notre échantillon d’étude et les domaines dans lesquels des efforts de recrutement supplémentaires pourraient être nécessaires. Nous savons qu’il est difficile  de rejoindre les organismes de petite taille, mais qu’ils représentent une grande partie de la population canadienne des organismes de bienfaisance inscrits. Nous espérons que nous pourrons éventuellement converger vers des mesures communes, aussi imparfaites soient-elles, afin d’accroître notre capacité à comparer les secteurs d’activités et d’autres dimensions importantes. Nous espérons susciter une conversation saine et solide entre les diverses parties.

En conclusion

L’évaluation des organismes de bienfaisance participant au projet du PCPOB sous l’angle de la taille et de l’âge nous donne davantage de moyens de déterminer leurs divers besoins et défis. Par exemple, nous explorerons les différences dans les réponses au sondage entre les organismes de bienfaisance participants, du plus grand au plus petit, ainsi qu’entre les organismes de bienfaisance plus établis et émergents. En exploitant les données de l’ARC et en les contextualisant par rapport à nos données d’enquête, notre objectif est de fournir des informations qui peuvent être utilisées par les parties prenantes pour mieux adapter les mécanismes de soutien, favoriser la collaboration et maximiser l’impact collectif du secteur de la bienfaisance.

Auteurs

McWhinney, Tara

Raggo, Paloma

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