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Capacité contre demande : Le combat permanent des organismes caritatifs canadiens

Avec les effets persistants de la pandémie et l’augmentation du coût de la vie, un nombre croissant de Canadiens dépendent des services caritatifs. En 2023, Ipsos a rapporté qu’un Canadien sur cinq avait accès à des services de bienfaisance, et que sept personnes sur dix le faisaient pour la première fois. Cette augmentation de la demande met les organismes de bienfaisance dans l’obligation de développer leurs services pour répondre aux besoins de leurs communautés malgré des ressources limitées.

Les défis liés à la capacité et à la demande de services sont très répandus dans le secteur caritatif. En 2022, l’Ontario Nonprofit Network a indiqué que 86 % des organismes sans but lucratif de l’Ontario réduisaient leurs services, augmentaient les listes d’attente ou interrompaient complètement leurs programmes en réponse aux problèmes de personnel rencontrés pendant la pandémie. En 2023, Statistique Canada a rapporté une réponse mitigée de la part des organismes de bienfaisance enregistrés, 29 % d’entre eux augmentant leur capacité, 12 % la diminuant et plus de la moitié (52 %) faisant face à une augmentation de la demande pour leurs services.

Plus récemment, les données de 2024 du Projet Canada Perspectives des Organismes de Bienfaisance (PCPOB) révèlent un paysage complexe. Alors que certains organismes de bienfaisance s’efforcent d’étendre leur portée, d’autres font face à d’importants obstacles à la croissance, et certains ont même réduit leur capacité au cours des dernières années.

Évolution de la capacité de service au cours des dernières années

En mai 2024, 57 % des organismes de bienfaisance déclarent avoir augmenté leur capacité au cours des dernières années. Les jeunes organismes de bienfaisance, qui fonctionnent depuis 15 ans ou moins, sont plus susceptibles de déclarer une augmentation de leur capacité au cours des dernières années (69 %) que leurs homologues plus établis – en particulier les organismes plus anciens qui fonctionnent depuis 42 ans ou plus (48 %) (voir la figure ci-dessous). Ces résultats sont toutefois mitigés, puisqu’une part importante (22 %) des organisations caritatives font état d’une diminution de leur capacité au cours des dernières années.

Marge d’erreur de 3%, 858 réponses (exclut les réponses « Pas sûr » et « N/A »).

Les changements dans la capacité diffèrent également entre les différents secteurs de services caritatifs : ceux qui se consacrent au soulagement de la pauvreté, à la fourniture de ressources communautaires ou à la prestation de soins de santé sont légèrement plus susceptibles d’avoir augmenté leur capacité au cours des dernières années que les organismes de bienfaisance des autres secteurs (voir le tableau ci-dessous).

Secteur des services Augmentation de la capacitéPas de changement de la capacitéDiminution de la capacité
Lutte contre la pauvreté62%18.5%19.5%
Ressources communautaires62%18%20%
Soins de santé63%24%13%
Équipements publics51.5%24.5%24%
Arts47%26.5%26.5%
Promotion de la religion43%19.5%37.5%
Promotion de l’éducation50%28%22%
Autres objectifs58%21%21%
Marge d’erreur de 3%, 858 réponses (exclut les réponses « Pas sûr » et « N/A »).

La demande dépasse la capacité de la plupart des organismes de bienfaisance

Bien que de nombreux organismes de bienfaisance aient amélioré leur capacité, 74 % des panélistes de l’enquête du PCPOB ont indiqué que leurs organismes de bienfaisance font toujours face à des demandes de services plus élevées que ce qu’ils peuvent satisfaire. Ce problème est plus fréquent pour les organismes de bienfaisance de grande taille et situés en milieu urbain. Un peu plus de 75 % des organismes de bienfaisance situés dans les zones urbaines signalent une demande de services plus élevée que celle qu’ils peuvent satisfaire, et 20 % indiquent que la demande est à peu près égale à la capacité. En revanche, 68 % des organismes de bienfaisance ruraux font face à une demande plus élevée, et 26 % indiquent que la demande est égale à la capacité. 79 % des organismes de bienfaisance de grande taille (dépenses annuelles supérieures à 229 000 $) déclarent que la demande de services dépasse leur capacité, comparativement à 64 % des organismes de bienfaisance dont les dépenses annuelles sont moins élevées.

Parmi les différents types d’organismes de bienfaisance, la tendance selon laquelle la demande dépasse la capacité se maintient, bien que les organismes de bienfaisance dont le but est de soulager la pauvreté, de fournir des ressources communautaires ou des soins de santé soient plus susceptibles de connaître une demande qui dépasse la capacité. Ce sont ces mêmes types d’organismes qui sont également plus susceptibles d’avoir déjà augmenté leur capacité au cours des dernières années.

Secteur des services Demande supérieure à la capacitéDemande égale à la capacitéDemande inférieure à la capacité
Soulagement de la pauvreté80.5%16.5%3%
Ressources communautaires77%21.5%1.5%
Soins de santé77.5%16.5%6%
Équipements publics66%27%7%
Arts66%26%8%
Promotion de la religion62%29.5%8%
Promotion de l’éducation62%29.5%8.5%
Autres objectifs81.5%13.5%5%
Marge d’erreur de 3%, 853 réponses (exclut les réponses « Pas sûr » et « N/A »)

Plans d’augmentation de la capacité

L’augmentation de la demande s’accompagne de plans visant à accroître la capacité organisationnelle. Environ deux tiers des organismes de bienfaisance interrogés par le PCPOB ont des plans pour augmenter leur capacité :

Marge d’erreur de 3%, 812 réponses (exclut les réponses « Pas sûr » et « N/A »).

Parmi les organismes de bienfaisance qui prévoient d’augmenter leur capacité, 22 % ont connu une diminution de leur capacité au cours des dernières années. Parmi celles qui ont augmenté leur capacité au cours des dernières années, 63 % prévoient de le faire à nouveau.

Les organismes de bienfaisance plus grands et urbains étaient légèrement plus susceptibles que les organismes de bienfaisance plus petits ou ruraux d’avoir des plans pour augmenter leur capacité :

Étant donné que ce sont les organismes de bienfaisance les plus susceptibles de connaître une demande de services supérieure à leur capacité, ces résultats indiquent que les organismes s’efforcent activement de répondre aux besoins identifiés au sein de leurs communautés.

Aller de l’avant

Les résultats de l’enquête du PCPOB mettent en lumière les défis complexes auxquels sont confrontés les organismes de bienfaisance canadiens pour équilibrer la capacité et la demande. Bien que de nombreux organismes aient réussi à augmenter leur capacité au cours des dernières années, une proportion importante d’entre eux a encore du mal à répondre à la demande croissante de leurs services, en particulier dans les zones urbaines et dans les secteurs de services sociaux essentiels tels que l’aide aux pauvres, les ressources communautaires et les soins de santé. Il est urgent de relever les défis auxquels les associations caritatives sont actuellement confrontées en raison de l’augmentation de la demande de services. Des investissements et un soutien accrus permettraient aux associations caritatives de fournir des services essentiels à ceux qui en ont besoin.

Auteur

McWhinney, Tara

Figures créées avec : Le projet jamovi (2022). jamovi. (Version 2.3) [Logiciel]. Extrait de https://www.jamovi.org.Vous souhaitez recevoir nos articles de blog directement dans votre boîte aux lettres électronique ?  Inscrivez-vous à notre lettre d’information en cliquant sur le lien suivant, et suivez-nous sur les réseaux sociaux pour des mises à jour régulières sur les projets :

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