Compte-rendu de recherche
Monique Sénéchal, professeur; Tina Leclaire, coordinatrice de recherche; Michelle Basque, bachelière
Au printemps 2003, nous avons mené deux études auprès des élèves de la 4e année de votre école et nous voulons partager les résultats de ces deux études avec vous. Veuillez noter que seulement les enfants pour lesquels nous avions reçu l’accord des parents ont participé aux deux études.
But des deux études
Le but des deux études était d’examiner comment les jeunes scripteurs viennent à écrire correctement différents types de mots. Nous avions deux objectifs précis : (1) examiner si certains mots sont plus difficiles que d’autres et (2) examiner si les habiletés de langage des élèves sont reliées aux habiletés d’orthographe.
Plan des deux études
Nous avons recruté 42 élèves pour la première étude et 40 élèves pour la deuxième étude. Les 82 élèves étaient tous francophones et ils étaient tous instruits en français. Lors des deux études, nous avons mesuré les stratégies orthographiques en demandant aux élèves d’épeler 24 mots et ensuite de nous expliquer comment ils s’y prenaient pour écrire chaque mot. Les 24 mots représentaient trois catégories : les mots réguliers, les mots morphologiques et les mots opaques. Les mots réguliers sont des mots qui ne contiennent pas de lettres muettes (par ex., tiroir). Les mots morphologiques sont des mots qui contiennent des lettres muettes dérivables (par ex., dériver le d muet dans le mot bavard en pensant au mot bavarde). Les mots opaques sont des mots qui contiennent des lettres muettes indérivables (par ex., foulard).
D’après plusieurs chercheurs, les jeunes scripteurs utilisent différentes stratégies lorsqu’ils épellent des mots. Une première stratégie est la mémorisation, c’est à dire, épeler un mot par coeur. Deuxièmement, il y a la stratégie phonologique. Cette stratégie consiste à identifier les sons (phonèmes) à l’intérieur des mots. Par exemple, un élève va prononcer les sons dans un mot pour l’aider à écrire ce mot. Troisièmement, il y a la stratégie morphémique qui consiste à utiliser un mot de la même famille pour déterminer la consonne muette. Par exemple, un élève utilise le mot grande pour écrire le mot grand.
Résulats: Degré de difficulté entre les mots
Nous pensions que les mots pour lesquels il est possible d’obtenir des dérivés seraient plus faciles que les mots pour lesquels il n’est pas possible d’obtenir des dérivés. Ainsi, il serait plus facile d’épeler correctement des mots comme bavard (bavarde) et retard (retarder) parce que l’enfant peut déduire la lettre muette à partir des dérivés. De même, il serait plus difficile d’épeler correctement des mots comme foulard parce que l’enfant ne peut obtenir la lettre muette qu’en l’apprenant par coeur. Évidemment, les mots ne contenant pas de lettres muettes seraient les plus faciles à maîtriser.
Cette étude a été mené grâce à une subvention du Conseil de recherche en sciences naturelles et génie du Canada