Comprendre la crise des ressources humaines à laquelle sont confrontées les organisations caritatives : Les données du PCPOB
Le secteur caritatif canadien est confronté à une grave crise de recrutement et de fidélisation, qui menace sa capacité à fournir des biens et des services essentiels. En 2020, Statistique Canada a indiqué que 38 % des organismes sans but lucratif s’attendaient à avoir des difficultés à recruter des employés qualifiés, tandis que 33 % s’attendaient à avoir des difficultés à conserver leur personnel. Une étude menée par l’Ontario Nonprofit Network en 2022 a révélé que 65 % des organisations communautaires étaient aux prises avec ces problèmes de ressources humaines, les organisations dirigées par des Autochtones et des Noirs étant confrontées à des conditions particulièrement difficiles.
Bien que la pandémie de COVID-19 ait intensifié ces défis, la cause première reste le sous-financement chronique du secteur. Des études de la Munk School of Global Affairs and Public Policy et du Social Planning Network of Ontario soulignent que l’insécurité du financement a conduit à de faibles salaires, à des emplois instables et à un taux de rotation élevé pendant des décennies. En conséquence, l’épuisement professionnel, la baisse du moral et la difficulté d’attirer et de retenir les talents sont devenus monnaie courante.
Ce que les données du PCPOB révèlent sur la rotation des employés
Depuis 2022, le Projet Canada Perspectives des Organismes de Bienfaisance (PCPOB) a sondé les organismes de bienfaisance chaque semaine afin de suivre les défis qui se posent à l’échelle du secteur. En mars 2023 et en juin 2024, nous avons examiné spécifiquement la rétention du personnel et découvert une augmentation significative du roulement des employés, principalement en raison d’une rémunération et d’avantages sociaux insuffisants et d’une augmentation de l’épuisement professionnel.
Tendances en matière de rotation des employés :
Nous avons classé le chiffre d’affaires en trois groupes :
- Pas de rotation
- Faible rotation (1-20%)
- Taux de rotation élevé (21-100%)
Nos données montrent une tendance à l’aggravation au fil du temps. Les organisations déclarant un taux de rotation faible ou nul ont diminué entre 2023 et 2024, tandis que le taux de rotation élevé a bondi de 27 % à 39 %.

Chiffre d’affaires par taille d’organisation
Les grandes organisations ont toujours connu un taux de rotation plus élevé, mais d’ici 2024, même les petites organisations caritatives seront touchées de manière significative. Par exemple :
- En 2023, les organismes dont les dépenses annuelles sont supérieures à 61 529 $ ont signalé des taux de roulement plus élevés.
- En 2024, les organismes de bienfaisance dont les dépenses sont inférieures à 61 529 $ sont également confrontés à des départs plus importants.
Cette évolution indique que l’instabilité du personnel s’accroît dans l’ensemble du secteur, quelle que soit la taille des organismes de bienfaisance.
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Pas de rotation | Faible rotation | Forte rotation | ||||
Dépenses annuelles | 2023 | 2024 | 2023 | 2024 | 2023 | 2024 |
$1-11661 | 69%* | 50%* | 15.5%* | 33%* | 15.5%* | 17%* |
$11662-61529 | 69%* | 40%* | 19%* | 11%* | 12%* | 49%* |
$61530-229133 | 44% | 35.5% | 32% | 29.5% | 24% | 35% |
$229134-791421 | 24% | 20.5% | 47% | 40.5% | 29% | 39% |
$791422+ | 11% | 5% | 62% | 57% | 27% | 38% |
Chiffre d’affaires par année d’activité
Alors que les organismes de bienfaisance plus récents (1 à 15 ans) affichaient un taux de roulement plus faible en 2023, cet avantage disparaissait en 2024. Les taux de roulement élevés touchent désormais aussi bien les jeunes organismes que les organismes bien établis.
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Pas de rotation | Faible rotation | Forte rotation | ||||
Années d’activité | 2023 | 2024 | 2023 | 2024 | 2023 | 2024 |
1-15 years | 40.5% | 24% | 29% | 37.5% | 30.5% | 38.5% |
16-24 years | 18% | 22.5% | 60.5% | 41.5% | 21.5% | 36% |
25-32 years | 24% | 18.5% | 52% | 42.5% | 24% | 39% |
33-41 years | 19% | 16% | 49% | 44.5% | 32% | 39.5% |
42+ years | 23% | 23% | 53.5% | 38.5% | 23.5% | 38.5% |
Taux de rotation dans les zones urbaines et rurales
En 2023, les organismes de bienfaisance ruraux – mesurés à l’aide de la métrique RST (Rural and Small-Town) – avaient des taux de roulement élevés plus faibles (20 %) que les organismes urbains (28 %). En 2024, cet écart a également disparu, les organismes de bienfaisance urbains et ruraux affichant tous deux un taux de roulement élevé de 38,5 %. Cela suggère que les défis en matière de ressources humaines sont maintenant répandus, peu importe l’endroit.
Pourquoi les employés des organisations caritatives partent-ils ?
Pour comprendre les causes profondes du roulement du personnel, nous avons analysé les données des organismes qui ont signalé des pertes de personnel. La principale raison du roulement du personnel dans le secteur caritatif demeure la rémunération et les avantages sociaux, avec un pourcentage stupéfiant de 45 % des organismes de bienfaisance citant ce facteur comme étant critique en 2023 et 47 % en 2024. En outre, l’épuisement professionnel et le fait d’être submergé par la charge de travail sont des préoccupations croissantes, passant d’environ 28 % en 2023 à environ 35 % en 2024. La combinaison de meilleures opportunités ailleurs, de départs à la retraite et de personnel quittant complètement le secteur ne fait qu’exacerber ce défi critique en matière de ressources humaines (voir le tableau ci-dessous).
Raisons de la rotation des employés : | 2023 | 2024 |
---|---|---|
Rémunération et avantages | 45% | 47% |
Meilleures opportunités globales ailleurs | 35% | N/A |
Dépassé par la quantité de travail/épuisement | 28% | 35% |
Quitter le secteur | 24% | 23% |
La retraite | N/A | 19% |
Comment le secteur peut-il faire face à la crise des ressources humaines ?
La collecte continue de données par le PCPOB continue de mettre en évidence l’urgence de résoudre la crise des ressources humaines dans le secteur caritatif canadien. Un financement précaire, de lourdes charges de travail et une rémunération insuffisante poussent les travailleurs qualifiés à quitter le secteur, tandis que les organismes sont aux prises avec des demandes de services de plus en plus nombreuses. Pour permettre aux organismes de bienfaisance de réaliser leur mission et de servir efficacement les collectivités, nous devons préconiser un financement plus sûr et des stratégies sectorielles pour soutenir la main-d’œuvre des organismes de bienfaisance.
Auteur
Chiffres créés avec Chat GPT.
- Site web : https://carleton.ca/cicp-pcpob/
- Inscription à la lettre d’information : https://confirmsubscription.com/h/t/3D0A2E268835E2F4
- LinkedIn : https://www.linkedin.com/company/cicp-pcpob/

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