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La santé mentale dans le secteur caritatif : Une préoccupation croissante

Les organisations caritatives sont à l’origine de changements significatifs dans leurs communautés, mais en coulisses, les personnes qui sont à l’origine de ces efforts vitaux sont confrontées à une crise alarmante en matière de santé mentale.

L’état de la santé mentale dans le secteur caritatif

Un rapport de 2024 YMCA Workwell a révélé que 58 % des employés et 71 % des dirigeants d’organisations à but non lucratif sont victimes d’épuisement professionnel. Un employé sur cinq envisage de quitter son poste, 41 % d’entre eux citant l’épuisement comme raison principale. Ces conclusions sont reprises dans un sondage du Projet Canada Perspectives des Organismes de Bienfaisance (PCPOB) de février 2024, qui révèle que 76 % des organismes de bienfaisance ont constaté une augmentation des problèmes de santé mentale parmi leur personnel et leurs bénévoles.

En réponse, de nombreuses organisations caritatives prennent des mesures – 57% ont augmenté leurs investissements dans des initiatives de santé mentale au cours de l’année écoulée, un chiffre qui grimpe à 66% parmi les organisations qui signalent une aggravation des tendances en matière de santé mentale (enquête PCPOB no. 2.02.03). Toutefois, les initiatives en matière de santé mentale ne suffisent pas à elles seules. La santé mentale des travailleurs est déterminée par un ensemble complexe de facteurs à l’intérieur et à l’extérieur du lieu de travail. Pour créer un changement durable, les organisations caritatives doivent également se pencher sur les conditions de travail, les niveaux de charge de travail et la stabilité financière – des facteurs essentiels pour prévenir l’épuisement du personnel avant qu’il ne commence.

Conditions de travail, rémunération et soins : Facteurs clés affectant la santé mentale

Une étude de Telus Health montre que les employés s’en sortent mieux lorsqu’ils bénéficient d’avantages sociaux complets, d’un salaire équitable, d’opportunités de développement professionnel et d’un environnement de travail favorable. Pourtant, plus de la moitié des avantages sociaux financés par les employeurs au Canada ne répondent pas aux besoins des salariés. L’équité entre les sexes joue également un rôle important. Le rapport de Telus a révélé que lorsque les femmes ont le sentiment d’être payées équitablement par rapport aux hommes, leur score de santé mentale est supérieur de quatre points à la moyenne nationale. Les responsabilités liées à la prise en charge d’un proche intensifient encore les problèmes de santé mentale. Les femmes sont 70 % plus susceptibles d’être des aidants principaux, et les employés qui sont des aidants principaux affichent des scores de santé mentale inférieurs de sept points à ceux des employés qui ne le sont pas. Ce constat est particulièrement pertinent pour le secteur caritatif, où les femmes représentent la majeure partie de la main-d’œuvre.

Les organismes de bienfaisance confrontés à des problèmes de personnel, de services et de financement font état de résultats plus défavorables en matière de santé mentale

Les résultats de la recherche du PCPOB démontrent également la nécessité d’une approche systémique et multidimensionnelle pour relever les défis en matière de santé mentale des travailleurs du secteur caritatif. Une comparaison croisée des données sur les problèmes de santé mentale avec d’autres données d’enquête montre que les organisations confrontées à un taux élevé de rotation du personnel, à une demande excessive de services ou à une instabilité financière sont plus susceptibles d’être confrontées à des problèmes de santé mentale accrus parmi le personnel et les bénévoles.

Le lien entre la rotation du personnel et la santé mentale

En juillet 2024, le PCPOB a demandé aux organisations caritatives d’estimer le taux de rotation de leurs employés pour l’année précédente :

Si les problèmes de santé mentale sont répandus dans l’ensemble du secteur, les organisations dont le personnel est moins stable sont particulièrement vulnérables.

Équilibrer la demande et la capacité : La charge de travail, un facteur de bien-être

En mai 2024, le PCPOB a demandé aux associations caritatives comment leur capacité à fournir des programmes et des services était comparée à la demande :

Bien que la plupart des organisations caritatives s’efforcent de répondre à la demande croissante de services, ces résultats soulignent l’importance d’équilibrer la capacité des services avec la demande afin d’éviter les charges de travail excessives et d’améliorer le bien-être du personnel et des bénévoles.

La stabilité financière influe sur le bien-être des salariés

En août 2024, le PCPOB a demandé aux organisations caritatives d’évaluer leur stabilité financière :

Ces résultats soulignent la nécessité d’un financement durable pour permettre aux organisations caritatives de promouvoir des environnements de travail plus sains et d’apporter un soutien accru à leurs employés.

La majorité des organismes caritatifs offrent un soutien en matière de santé mentale

Malgré les défis auxquels les organisations caritatives sont confrontées, nombre d’entre elles prennent des mesures pour soutenir la santé mentale de leur personnel et de leurs bénévoles. L’enquête sur la santé mentale du PCPOB a révélé que la plupart des organisations offrent une forme ou une autre de soutien à la santé mentale. Il est encourageant de constater que seulement 4 % des organisations ont déclaré n’offrir aucun soutien en matière de santé mentale. Cependant, les résultats révèlent également que les interventions moins coûteuses, telles que les arrangements de travail flexibles (72%) et les politiques de harcèlement (57%), sont significativement plus courantes que les soutiens plus coûteux tels que les services de thérapie (21%) ou les programmes de formation spécialisés (23%). Cela suggère que les contraintes financières peuvent jouer un rôle dans la capacité d’un organisme de bienfaisance à fournir des ressources plus complètes en matière de santé mentale.

La prise en charge de la santé mentale dans le secteur caritatif nécessite un investissement et une collaboration à grande échelle

Pour résoudre la crise de la santé mentale dans le secteur caritatif, il faut adopter une approche à multiples facettes qui réponde à la fois aux besoins immédiats et aux défis systémiques. La crise de la santé mentale dans le secteur caritatif pose un risque sérieux non seulement pour le bien-être de ses travailleurs, mais aussi pour la viabilité du secteur lui-même. Investir dans les travailleurs, c’est aussi investir dans la qualité des programmes et des services offerts dans l’ensemble du secteur caritatif. Il est temps d’agir.

Auteur

McWhinney , Tara

Note : L’analyse des données de l’enquête PCPOB pour ce blog exclut les réponses « N/A » et « Pas sûr ».

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