Alexandra Mallett Talks to Francopresse about Renewable Energy in the Far North
Les énergies renouvelables électrisent le Grand Nord

D’après les deux chercheurs, les communautés autochtones sont devenues des leadeurs. «Aux premières loges du changement climatique, elles ont pris conscience de l’urgence de décarboner le secteur énergétique. Ça rejoint leurs valeurs traditionnelles, et ça permet d’utiliser des ressources locales», observe Alexandra Mallett.
L’universitaire cite en exemple la biomasse qui contribue à prévenir les feux de forêt et participe à l’usage traditionnel de la terre.
Le Yukon trace la voie
Greg Poelzer estime, lui, que la sécurité de l’approvisionnement énergétique est la principale motivation des Premières Nations. «Le changement climatique n’est jamais un enjeu soulevé dans les discussions. Il y a une déconnexion entre les priorités d’Ottawa et celles du Nord, où l’électricité est une question de vie ou de mort», affirme-t-il.
Il explique que, si l’électricité et le chauffage produits à partir de renouvelables sont «moins chers, plus fiables et plus accessibles que le diésel et le mazout», la transition est soutenue par la population, «fatiguée des prix exorbitants d’hydrocarbures importés de l’autre bout du pays».
Les énergies renouvelables sont certes en plein essor, mais restent marginales aux dires des spécialistes interrogés. «Les projets mettent du temps à voir le jour, car les consultations sont longues et les défis logistiques pour amener le matériel, énormes», révèle Alexandra Mallett, qui constate par ailleurs de grandes disparités entre les territoires.
Le Yukon fait figure d’exemple. En 2019, les barrages fournissaient déjà 80 % de l’électricité. Avec l’ambition d’être carboneutre en 2050, les autorités ont modifié en profondeur la règlementation et débloqué des fonds pour faciliter l’émergence de projets autres que l’hydroélectricité. Une centaine d’initiatives autochtones sont en cours.